Marques trompeuses en Chine

Critères de qualification et méthode d’analyse

Les marques à « contenu trompeur » constituent l’un des principaux cas visés par l’article 10, paragraphe 1, alinéa 7 de la Loi sur les marques.

Elles désignent les signes présentant un caractère trompeur, susceptibles d’induire le public en erreur quant aux caractéristiques du produit ou du service, telles que sa qualité.

En pratique, cette disposition fait l’objet de nombreuses critiques, notamment du fait que les autorités judiciaires ne motivent souvent pas suffisamment leur interprétation lorsqu’elles s’y réfèrent.

Cet article procède donc à une analyse des critères de qualification et de l’approche d’examen des marques à contenu trompeur.

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Le rôle des rapports d’évaluation de brevets dans les litiges de contrefaçon

Une nouvelle interprétation judiciaire de la Cour suprême pour unifier la pratique

La Cour suprême de Chine a récemment apporté une clarification importante sur la question, longtemps débattue, du rôle et de la valeur juridique des rapports d’évaluation de brevets dans les litiges de contrefaçon.

Ces rapports, exigés pour les brevets de modèles d’utilité et de dessins et modèles, jouent un rôle central dans le système chinois : ils servent à apprécier la stabilité du brevet avant toute action en justice, ces types de brevets étant délivrés sans examen de fond (voir notre précédent article sur les usages des rapports d’évaluation dans les différents scénarios d’exercice des droits de brevet).

Cependant, dans la pratique, les tribunaux chinois divergeaient quant à leur portée : certains rejetaient la plainte systématiquement en cas de rapport défavorable, tandis que d’autres considéraient ces rapports comme de simples éléments de preuve.

Pour mettre fin à ces divergences, la « Réponse de la Cour suprême sur les questions juridiques relatives à l’application de la loi dans les affaires impliquant des rapports d’évaluation de brevets » a été adoptée par la Commission de jugement de la Cour suprême chinoise le 18 juillet 2025 et est entrée en vigueur le 1ᵉʳ août 2025.

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Une astuce pour défendre l’activité inventive

Une astuce pour défendre l'activité inventive

Pensez à la synergie des caractéristiques !

Lors de l’examen des demandes de brevet en Chine, on rencontre souvent la situation suivante : après avoir comparé l’objet d’une revendication avec l’état de la technique le plus proche, l’examinateur énumère plusieurs caractéristiques techniques distinctives. Il les analyse ensuite individuellement, estimant que chacune d’elles est soit déjà divulguée par d’autres documents, soit appartient aux connaissances générales du domaine ou aux moyens techniques conventionnels. Sur cette base, l’examinateur conclut à l’absence d’activité inventive de l’objet de la revendication.

Le déposant se sent souvent désarmé face à de telles conclusions. Comment réfuter le point de vue de l’examinateur ? Deux affaires apportent des éclaircissements particulièrement instructifs à ce sujet.

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Conférence ASPI | Les droits de PI en Chine. Quoi de neuf en 2026 ?

Chers Amis,

Nous vous invitons à participer à la prochaine conférence organisée par l’ASPI, en partenariat avec notre blog, qui reviendra sur les enjeux clés de cette année : dans le contexte mondial actuel, où on en sont l’innovation et la protection de la PI en Chine ? Quelles sont les recommandations à suivre pour les entreprises étrangères ?

Cette conférence se tiendra en présentiel (à l’Auditorium de Sanofi, Gentilly), avec certains conférenciers sur place et d’autres en direct de Chine, jeudi 19 mars 2026 de 8h30 à 12h30. Elle sera également accessible à distance.

En voici le lien d’inscription, ainsi que le programme détaillé :

– 8h30 : Passage de la sécurité Sanofi et accueil

– 9h00 : Introduction

– 9h10 : « Tour d’horizon sur l’état de la protection des Marques en Chine » par Paul RANJARD (présentiel), avocat associé du cabinet Wanhuida à Pékin.

– 9h40 : « Interpretation of claims and doctrine of equivalents in China » par Xiao WANG (à distance), avocat associé du cabinet Liu Shen & Associates à Pékin, et « Defensive and offensive strategies in patent infringement cases » par Jun QIU (à distance), avocat associé du cabinet Liu Shen & Associates à Pékin.

– 10h30 : Pause café

– 11h : « Bonnes pratiques pour défendre l’activité inventive en Chine – Recommandations face à une impression de durcissement concernant l’activité inventive en Chine » par Mei TAO (présentiel), directrice du département international brevets de Easytimes-LLR.

– 11h30 : Table-ronde avec des industriels : partage d’expérience en Chine, modérée par Clémence THIOLLIER-VALLEE, de LLR, avec :

  • Joaquim CORREIA, Directeur Propriété Intellectuelle, FIVES (machines industrielles)
  • Gautier NAPOLI, Global Intellectual Property Manager, INGENICO (terminaux de paiement)
  • John CONWAY, Global Head of IP, SANOFI (pharmacie)

– 12h25 : Synthèse & conclusion par Guillaume de LA BIGNE, de LLR.

Au plaisir de vous y retrouver nombreux !

Protection pénale de la propriété intellectuelle en Chine

Une interprétation de la Cour suprême apporte des évolutions intéressantes

En avril dernier, la Cour populaire suprême et le Parquet populaire suprême de Chine ont publié une nouvelle interprétation judiciaire précisant l’application de la loi dans les affaires pénales liées à la propriété intellectuelle.

La voie pénale constitue l’un des moyens de lutte contre la contrefaçon en Chine, mais elle n’est ouverte que lorsque les actes en cause atteignent le seuil du délit pénal, comme nous l’expliquions dans un précédent article, disponible ici.

Composée de 31 articles, l’interprétation couvre les infractions liées aux marques, brevets, droits d’auteur et secrets d’affaires, tout en posant des règles générales de procédure. Elle répond à l’évolution des pratiques illicites, devenues plus complexes et s’appuyant de plus en plus sur les outils technologiques, et affiche davantage de sévérité, avec notamment une réduction du seuil du délit pénal, notamment dans les cas de récidive, et un renforcement des sanctions.

Nous vous proposons de revenir sur deux avancées notables de l’interprétation.

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Accélération de la procédure d’enregistrement de marque en Chine

Accélération de la procédure d’enregistrement de marque en Chine

La CNIPA élargit les mesures d’examen accéléré

L’Administration nationale chinoise de la propriété intellectuelle (CNIPA) a publié en juillet 2025 de nouvelles mesures pour l’examen accéléré des marques. Celles-ci élargissent de manière notable le champ d’application et modernisent le mécanisme existant.

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Détermination du lieu de contrefaçon pour les ventes en ligne avec livraison tierce

Détermination du lieu de contrefaçon pour les ventes en ligne avec livraison tierce

Les ventes en ligne via les plateformes de e-commerce occupent aujourd’hui une place centrale dans le paysage commercial chinois. Avec l’essor du commerce électronique, une diversité de modèles opérationnels a émergé, parmi lesquels le « dropshipping ».

Le « dropshipping » (ou livraison directe en français) est un modèle de vente en ligne dans lequel le vendeur ne stocke pas les produits qu’il vend. A la place, lorsqu’un client passe commande sur sa boutique en ligne, le vendeur délègue la logistique à un fournisseur tiers (qui peut être le fabricant du produit mais aussi un grossiste), qui expédie le produit directement au client. Le vendeur se concentre donc sur la gestion des ventes tandis que le tiers assume l’emballage et l’expédition. Ce système présente des avantages notables : réduction des coûts d’inventaire, flexibilité accrue et possibilité d’offrir un catalogue étendu sans investissement initial lourd.

Cependant, ce mode opératoire soulève des questions juridiques complexes, notamment en matière de contrefaçon de brevet. La question centrale ici est la suivante : le lieu d’expédition du produit (souvent distinct du siège du vendeur) peut-il être retenu comme le « lieu de contrefaçon » dans un litige en contrefaçon de brevet ? La Cour populaire suprême (CPS) a apporté une réponse claire dans l’affaire (2023) SPC Zhiminxiazhong n° 170.

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Concurrence déloyale en Chine : une réforme clé en 2025

Concurrence déloyale en Chine : une réforme clé en 2025

Actes illicites, plateformes, responsabilité personnelle : les nouvelles lignes rouges

Le 23 juin 2025, l’Assemblée nationale populaire de Chine a adopté une nouvelle révision de la loi contre la concurrence déloyale (Anti-Unfair Competition Law, AUCL), qui entrera en vigueur le 15 octobre 2025. Cette réforme marque une étape importante dans l’adaptation du cadre juridique chinois aux réalités économiques contemporaines, en particulier à celles du numérique, du commerce électronique et des plateformes en ligne. Le texte de la loi est disponible ici (en chinois).

Cette révision étend significativement le champ d’application de la loi, renforce les sanctions applicables, introduit des mécanismes de prévention plus proactifs et consacre de nouvelles obligations pour les entreprises opérant en Chine.

Dans notre article, nous vous proposons une analyse synthétique des principales nouveautés introduites par la réforme, de leur portée juridique, ainsi que des implications pratiques pour les acteurs économiques concernés.

Quels sont les changements majeurs prévus par la révision de la loi contre la concurrence déloyale ?

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Quand un détail suffit à violer le droit d’auteur

Même partielle et de petite taille, la reprise d’une œuvre dans une marque peut constituer une contrefaçon

L’article 32 de la Loi chinoise sur les marques prévoit qu’une marque ne doit pas porter atteinte aux droits antérieurs d’un tiers, y compris les droits d’auteur. Un titulaire de droit d’auteur antérieur peut ainsi contester une marque, qu’elle soit en cours de demande ou déjà enregistrée, même si elle concerne des produits ou services différents. Nous vous expliquions cette stratégie peu connue mais très efficace dans un précédent article accessible ici.

Pour ce faire, le titulaire du droit d’auteur doit démontrer que :

  1. le déposant de la marque avait accès à l’œuvre protégée ;
  2. la marque contestée présente une similarité substantielle avec l’œuvre protégée revendiquée.

Dans certains cas, l’œuvre protégée ne constitue qu’un élément de la marque contestée. La question se pose alors de savoir si cette présence justifie ou non la qualification de contrefaçon.

Dans une affaire récente, la Cour populaire suprême a confirmé que la proportion de l’œuvre protégée dans la marque contestée n’a aucune incidence sur l’évaluation d’une éventuelle contrefaçon.

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ChinePI fête ses 10 ans

ChinePI fête ses 10 ans : donnez-nous votre avis !

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En avril 2015, ChinePI publiait son premier article, sur les modèles d’utilité. Dix ans plus tard, nous sommes toujours là, avec au compteur 405 articles et plus de 500 abonnés au blog et à note page LinkedIn. Ces dix années ont également été l’occasion d’établir des partenariats avec l’ASPI, lors de nos conférences régulières sur la PI en Chine, ou encore avec le bureau de la Commission Européenne « China IP SME Helpdesk ».  

Un immense merci, avant tout, à vous, nos lectrices et lecteurs fidèles, pour votre intérêt et votre confiance depuis toutes ces années. Pour marquer ce cap symbolique, nous aimerions vous donner la parole et recueillir vos avis et suggestions pour la suite :

Participez à notre sondage des 10 ans (2 minutes)

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